Depuis son lancement en 2020, MaPrimeRénov’ s’est imposée comme un levier majeur dans le paysage des aides à la rénovation énergétique en France. Cette initiative gouvernementale a offert une bouffée d’oxygène aux propriétaires et aux locataires qui souhaitent améliorer la performance énergétique de leur habitat. Son impact a permis de réduire la consommation en ressources des foyers et de contribuer à la lutte contre le changement climatique. Cependant, à l’approche de l’année 2024, une interrogation majeure anime de nombreux ménages : MaPrimeRénov’ sera-t-elle maintenue l’année prochaine ?
L’aide MaPrimeRénov’ : pour quels types de travaux ?
MaPrimeRénov’ s’adresse à une toute variété d’opérations visant à améliorer l’efficacité énergétique des logements.
Travaux éligibles
Parmi les chantiers éligibles, on retrouve l’isolation thermique des combles, des murs et des planchers. Le remplacement des fenêtres est aussi subventionné par cette aide pour une meilleure étanchéité. Cette mesure vise à réduire les pertes de chaleur et à optimiser la consommation énergétique des habitations.
Les personnes désireuses de rénover le système de chauffage de leur maison sont aussi concernées par cette aide. Ainsi, vous pouvez remplacer vos chauffages vétustes par des dispositifs plus performants comme les pompes à chaleur ou les chaudières à haute performance. Les équipements utilisant des ressources renouvelables sont également éligibles.
Les personnes en situation de handicap ne sont pas laissées en marge de cet accompagnement. Vos parents ayant des problèmes de mobilité peuvent également profiter d’aménagements spécifiques pouvant rendre leur logement beaucoup plus accessible.
Outre ces cas, d’autres situations, comme les audits énergétiques, la mise en place de systèmes modernes de ventilation, etc., sont aussi pris en compte. Mais les critères d’éligibilité ne sont pas limités uniquement aux types de travaux à effectuer.
Critères, conditions et modalités
Pour être éligible à MaPrimeRénov’, certains critères doivent être respectés. Il s’agit notamment de la performance énergétique attendue après les rénovations, du choix des entreprises réalisant les chantiers ou de la situation géographique du logement. Ces critères peuvent varier en fonction du type de travaux et des spécificités de chaque projet.
Les montants alloués, quant à eux, sont déterminés en fonction des ressources du foyer, du chantier entrepris et de la nature de l’habitation. Ces soutiens financiers peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros et sont mis en place pour alléger significativement le coût total des travaux.
Cette aide sera-t-elle reconduite en 2024 ?
En 2024, des ajustements sont prévus pour ce soutien gouvernemental dans le domaine de la rénovation énergétique. Le programme sera scindé en deux catégories distinctes : MaPrimeRénov’ Décarbonation et MaPrimeRénov’ Travaux d’envergure. Des modifications sont également attendues quant au montant des aides accordées.
Deux dispositifs cette année
La première catégorie sera dédiée à l’installation de nouveaux dispositifs de chauffage respectueux de l’environnement, tels que les pompes à chaleur ou les systèmes de production d’eau chaude à faible empreinte carbone, par exemple. Les ménages souhaitant effectuer cette transition devront fournir un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) établi après le 1er janvier 2018. Auparavant, les foyers pouvaient bénéficier de MaPrimeRénov’ pour isoler thermiquement leur logement. Désormais, cette aide nécessitera d’associer l’isolation thermique avec la mise en place d’un nouveau mécanisme de température.
La seconde partie de ce programme concerne les projets de rénovation plus conséquents. Ces opérations peuvent bénéficier de financements s’ils permettent d’améliorer le DPE d’au moins deux classes. Cela implique la réalisation d’au moins deux améliorations ou le remplacement d’un système de chauffage au fioul par un équipement écologique. Pour la toute première fois, vous aurez la possibilité de financer vos travaux estivaux grâce à MaPrimeRénov’. Les installations telles que les pompes à chaleur réversibles, les ventilateurs ou encore les protections solaires pour les fenêtres seront désormais éligibles.
Les montants en 2024
Avec ces ajustements, les montants des aides connaissent également des modifications significatives. Diverses augmentations sont prévues : les subventions pour les pompes à chaleur bénéficieront d’un supplément d’environ 1000 €. Les ménages considérés comme très modestes pourront recevoir une aide allant jusqu’à 5 000 €. Ceux considérés comme modestes pourront obtenir jusqu’à 4 000 €. Les autres catégories de foyers pourront toucher jusqu’à 3 000 €. Les soutiens destinés aux pompes à chaleur géothermiques devraient augmenter de 2000 €.
Les ménages entreprenant d’importants travaux pourront bénéficier d’un apport intéressant. Ce dernier peut atteindre « 90 % du montant total des travaux, basé sur un plafond de dépenses fixé à 70 000 € HT » pour les foyers très modestes.
Cependant, ce nouveau système ne fera pas que des bénéficiaires. Certaines subventions sont prévues pour diminuer, comme celles destinées au chauffage au bois, avec une baisse de 30 % à partir du 1er avril 2024. D’autres soutiens seront même retirés.
Demande d’aide MaPrimeRénov’ : comment faire ?
Pour entamer le processus de demande de MaPrimeRénov’, la première étape consiste à constituer un dossier complet. Les documents nécessaires incluent des justificatifs tels que des devis, des factures pro forma, des attestations de conformité ainsi que des informations sur les revenus du foyer.
La nature des travaux peut influencer les pièces à fournir. Par exemple, les travaux d’isolation thermique pourraient demander des certificats de performance énergétique. Un remplacement de système de chauffage pourrait nécessiter des devis détaillés.
Une fois le dossier complet, l’étape suivante consiste à remplir le formulaire de demande en ligne disponible sur le site dédié à MaPrimeRénov’. Ce formulaire permet de fournir des informations spécifiques sur le projet de rénovation, les caractéristiques du logement et les données relatives aux occupants.
Une fois la demande soumise, il est possible de suivre son évolution en ligne. La plateforme MaPrimeRénov’ propose un espace personnel pour les demandeurs. Vous pouvez facilement consulter le statut de votre dossier, vérifier les éventuelles demandes de complément d’information et recevoir la décision.
Un autre point important est de choisir des entreprises certifiées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ces professionnels agréés sont indispensables pour réaliser les travaux éligibles à MaPrimeRénov’. Le recours à des entreprises non certifiées peut entraîner l’inéligibilité de la demande d’aide. Les devis et factures émis par ces entreprises RGE doivent être soigneusement conservés. Ils constituent des pièces justificatives impératives pour prouver la réalisation des travaux conformément aux critères exigés.
Les délais avant de recevoir une réponse
Les délais pour recevoir une réponse suite à une demande de MaPrimeRénov’ peuvent varier en fonction de plusieurs facteurs. Généralement, le délai de traitement est estimé à quelques semaines (2 à 3). Mais cela peut être sujet à des fluctuations en fonction du volume de demandes en cours et de la complexité des dossiers. De même, des erreurs dans les dossiers ou des informations manquantes peuvent retarder la prise de décision.
Si les délais annoncés sont dépassés, il est recommandé de contacter le service d’assistance pour obtenir des informations sur l’état de la demande. Vous pouvez effectuer des relances si nécessaire. Le fait de maintenir une communication régulière avec les instances en charge permet de s’assurer que tous les éléments ont été soumis et traités.
Vous pouvez aussi anticiper ces délais afin de planifier les travaux de rénovation. Il est conseillé de déposer sa demande suffisamment à l’avance pour éviter tout désagrément lié à des traitements plus longs que ce qui était prévu. Une fois la réponse obtenue, les entreprises sélectionnées peuvent être programmées pour entamer les travaux sans retard.
D’autres aides auxquelles vous pourriez avoir droit en 2024
En parallèle à MaPrimeRénov’, voici quelques financements énergétiques pour cette année.
Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE)
Le crédit d’impôt pour la transition énergétique permet de bénéficier d’un crédit d’impôt pour certains travaux de rénovation énergétique. Ces opérations comprennent l’isolation thermique, le changement de système de chauffage ou l’installation d’équipements utilisant des énergies renouvelables.
Ce type de subvention est destiné aux propriétaires et aux locataires. Les occupants à titre gratuit d’une résidence principale achevée depuis plus de deux ans peuvent en bénéficier sous réserve de respecter les critères d’éligibilité.
Le montant du CITE est généralement calculé en fonction du type de travaux entrepris et des équipements installés. Il représente un pourcentage des dépenses engagées et peut varier d’une année à l’autre en fonction des évolutions législatives.
Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)
L’éco-prêt à taux zéro permet de bénéficier d’un prêt pour financer des travaux de rénovation énergétique sans payer d’intérêts. Les propriétaires, occupants ou bailleurs, ainsi que les copropriétés, peuvent être éligibles pour des rénovations spécifiques répondant à des critères précis.
Les montants de l’éco-PTZ varient en fonction des travaux réalisés et des plafonds fixés par les autorités compétentes. Ils peuvent couvrir une partie ou la totalité du coût des travaux, selon les conditions d’obtention.
Aides régionales et locales
Les aides régionales et locales sont des dispositifs proposés par les collectivités territoriales pour soutenir les travaux de rénovation énergétique. Elles peuvent prendre la forme de subventions, de prêts à taux avantageux ou d’autres aides spécifiques. Les critères d’éligibilité varient selon les régions et les collectivités.
Les propriétaires, les locataires, les copropriétés ou même les entreprises peuvent parfois bénéficier de ces aides locales. Les montants et les modalités des aides locales dépendent des politiques et des budgets des collectivités territoriales. Ils peuvent varier d’une région à une autre.
Cumul de différentes aides
Il est parfois possible de cumuler certaines aides, comme MaPrimeRénov’, le CITE et l’éco-PTZ, pour optimiser le financement des travaux. Cependant, des règles spécifiques régissent ce cumul et doivent être respectées.
Les conditions de cumul varient selon les dispositifs d’aide. Certains programmes ont des conditions strictes quant au cumul, tandis que d’autres permettent une combinaison plus souple pour maximiser le soutien financier.